Le Caïman

Publié le par Alban

Bonjour,

Je sors juste de la projection du film "Le Caïman", le dernier film de Nanni Moretti, qui était en compétition cette année au festival de Cannes et qui est reparti bredouille... Séance de rattrappage pour moi d'ailleurs car le film était sorti durant le festival c'est à dire en mai.... merci une nouvelle fois le cinéma colisée de Montbéliard pour m'avoir permis de me rattrapper.

Sur ce affiche du film et résumé avant l'analyse/commentaire du film :


Synopsis: Producteur en faillite professionnelle et sentimentale, Bruno Bonomo, ayant beaucoup lutté contre la "dictature" du cinéma d'auteur avec ses films de série Z, n'arrive pas à financer une nouvelle superproduction fauchée, "Le Retour de Christophe Colomb".Empêtré dans ses dettes, ses faiblesses, son mariage en fin de course, ses enfants sans repères, Bruno perd pied. Son chemin va croiser celui d'une jeune réalisatrice qui lui apporte un scénario, "Le Caïman". Il s'aperçoit bientôt qu'il s'agit d'une biographie de Berlusconi.Il doit monter l'affaire, trouver l'acteur principal tout en essayant de recoller les morceaux de son couple. Commence alors à naître en lui un nouvel élan vital : celui de l'affirmation de sa dignité. Comme par enchantement, ce faiseur de navets va se battre avec pour seules armes les convictions d'une cinéaste débutante et ses ultimes biens matériels.

Difficile de savoir par où commencer avec le caïman... C'est pourquoi je pense que mon commentaire sur le film sera plutôt court, non pas que je n'ai pas aimé le film au contraire mais je suis encore un peu sous le choc de ce que j'ai vu.

Le film est donc un pamphlet anti-Berlusconi, visant à montrer l'étendue des dégâts qu'il a provoqué en Italie profitant du pouvoir en manipulant le peuple et les médias grâce à des mensonges. L'histoire se présente comme une immense mise en abyme : mise en abyme du montage du financement du film même, de la difficulté d'un tel sujet, mise en abyme de son tournage et mise en abyme des actes de Berlusconi. En ce sens, le film est orienté en Trois grands actes qui se chevauchent et/ ou se complètent.

Que l'on soit concentré sur le destin et la séparation difficile d'un producteur fauché ou des débuts d'une jeune cinéaste militante ou encore des agissements de Berlusconi même, incarné par Nanni Moretti dans une superbe mise en abyme (encore !) car le film dans le film (celui que monte Teresa) devient le film que nous regardons et qui porte dans un troisième acte puissant le pamphlet à son apogée... Jusqu'à un plan final absolument vertigineux et étourdissant. Le plan final est une trouvaille splendide et laisse sous le choc.

Le casting est excellent et les acteurs s'en sortent vraiment très bien. Mention spéciale à Jasmine Trinca, superbe (et jeune) actrice qui sublime le rôle de Teresa et qui hante notre esprit bien après la projection... d'ailleurs je suis encore sous le charme !

Mais malgré ses nombreux atouts, le film n'est pas sans défauts et par moments l'on s'ennuie ferme... en se demandant où l'on va. De même, certaines elipses utilisées sont vraiment troublantes... Mais le tout est compensé par une mise en scène assez étonnante jouant sur 3 histoires simultanées, mêlant sans cesse fiction et réalité pour mieux dénoncer le mal fait à l'Italie d'aujourd'hui.

Un film qui possède quelques longueurs qui nuisent quelque peu à son fonctionnement donc mais un film qui reste néanmoins très puissant et qui amène avec brio un acte final puissant dont l'impact monte crescendo jusqu'au final renversant. Un film essentiel, qui en racontant 3 histoires, raconte l'Histoire et la montre sous un nouveau jour, nue et vulnérable. Un film qui rempli parfaitement sa fonction donc : soutenir une vision politique et l'argumenter pour mieux nous convaincre et montrer l'ampleur des dégâts.

Je n'en dirais pas plus (je risque de sérieusement vous ennuyer là) et je vous laisse donc sur 3 images tirées du film ;-) :

Publié dans Critiques de films

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